Oui, j'ai faillit sombrer, je me suis rattrapé aux branches in extremis...
En quelques mots, et en quelques 15 jours, j'ai faillit perdre mon boulot (d'ailleurs, il est en sursis pour le moment...), je vis en couple mais tout seul et la situation s'éternise, ma mère quitte son mec mais lui ne le comprend pas, j'apprends que ma grand-mère n'a apparemment plus trop envie de se battre contre son cancer généralisé et se laisse aller, mon père m'a fait mariner 3 mois pour rien, j'ai plus aucun rythme de vie vu que mes sessions à Londres sont finies, etc... donc au final, je remplissais ma vie avec ce que je pouvais, pour mon "plaisir" du moment, comme le repas qui m'a bien occupé un bon moment, ou avec une énième touche de décoration dans mon appart, mais quand tout cela arrivait à terme, ben... rien! Du vide! Il ne me reste rien. Si: un mur rouge, une étagère, et un bon souvenir d'un bon repas avec des gens biens (et de la vaisselle!) mais plus rien pour m'occuper l'esprit et m'empêcher de penser. Oui, contrairement à certains qui agissent mais ne pensent pas, moi j'agis peu dans ma vie de tous les jours, mais qu'est-ce que je pense! Parfois je passe 15h au boulot à n'avoir rien d'autre à faire qu'à penser...
Ben vous savez quoi? La réflexion n'est pas l'amie du déprimé! C'est même plutôt la goûte d'eau qui ferait passer du déprimé au dépressif... Et j'ai faillit franchir la ligne.
Ces derniers temps, j'étais morose, limite mélancolique, je trouvais que rien n'avais de goût dans ma vie (à part les quelques touches que je me créais parfois pour occuper les vides!) et je n'avais presque plus goût à rien. Même mon couple n'avait plus d'attrait pour moi. Trop d'attente. Pas d'attenteS, mais juste l'attente du retour de l'autre. L'attente en vain, dans le noir complet ou presque.
Et, comme tout cercle vicieux, cet état d'esprit s'auto-entretenait, car je me reprocher moi-même mon égoïste insensibilité, et donc ça me faisait déprimer de plus belle...
Comme j'ai dit à mon homme, j'avais déconnecté! Toute la partie émotions de ma personne était tout simplement mise en veille, pour ne plus ressentir les souffrances qui s'accumulent depuis trop longtemps. Ça fait deux ans qu'elles s'accumulent. Là, la coupe était pleine. On ne pouvait plus rien ajouter. Mais le problème, c'est que dans cet état de veille émotive, je ne ressentais plus la douleur, certes, mais je ne ressentais plus la joie non plus. Le bon comme le mauvais passaient, insipides, et moi je m'enfonçais dans cet état d'esprit.
L'électrochoc est survenu il y a quelques jours à peine. Une discussion avec mon homme sur MSN. Là, il n'avait pas le moral pour diverses raisons, et moi je lui dis clairement, comme quelqu'un qui n'a plus rien à perdre, de ne pas attendre de compassion de ma part, il n'y en aurait pas. J'étais physiquement incapable de trouver en moi la moindre parcelle de réconfort pour lui. Aucun mot ne venait. J'étais mort de l'intérieur. Et il l'a très mal prit, ce qui est compréhensible.
Mais rien... ça m'a attristé, mais pas fendu le coeur. J'en ai parlé à des amis qui n'avaient pas les mots pour nommer ce que je vivais. Et même, j'étais éteint, donc ces mots ne m'auraient peut-être pas touchés. Le lendemain, une amie passe à mon boulot, je souris parce qu'il faut montrer bonne figure (je montre toujours bonne figure, même si rien ne va... un héritage de ma mère dont je me serais bien passé!), et je lui raconte mon épisode MSN avec mon homme, que ça l'a vexé, et, comme tout le monde, elle me dit que c'est normal, qu'après tous les efforts que j'ai fait et depuis le temps que j'attends son retour, j'ai le droit de craquer, etc... comme j'avais déjà maintes fois entendu... Elle me redonne la pèche, un peu, puis elle doit partir.
Et là, sans que je ne comprenne comment, seul dans ma boutique, j'ai -presque physiquement- senti mon coeur battre! Certes, le sang circulait toujours, mais ça ne m'empêchait pas de le sentir mort... Et une pensée m'a traversé l'esprit: "je l'aime". Cette expression, devenue affligeante de banalité dans mon couple, a comme par magie retrouvé tout son sens. Et j'ai été soudainement heureux! Je me suis littéralement senti me remplir de vie! Je n'étais donc pas devenu une machine, insensible et automatisée, mais je pouvais encore éprouver des sentiments! Ridiculement, j'ai appelé deux amis, dont Gauthier, pour simplement leur dire "je l'aime!" comme si c'était un vrai miracle! D'ailleurs, c'est en lisant ces lignes qu'il doit enfin comprendre pourquoi je lui ai passé ce coup de fil bizarre à minuit passé!
Je me suis redécouvert vivant... Ça m'a fait un bien fou! Depuis, mon homme ne me parle plus, et je ne sais pas quand il me reparlera, mais je recommence à vivre. On dirait un enfant qui découvre la vie! Tout m'émerveille! A part le poids que j'ai sur le coeur à cause du mutisme de mon cher et tendre, tout me semble si bon et j'en profite!
Samedi soir (enfin... ce soir, vu l'heure!) j'avais prévu une soirée "mets-toi la tête à l'envers pour oublier" et elle va se transformer en "vis! profites! fais la fête avec des amis!"
J'espère que ça va aider quelques personnes de mon entourage à mieux comprendre mon comportement de ces derniers temps, mon cynisme accru, mon indifférence sur certains points, et même pourquoi je n'avais presque rien posté ici depuis un moment... Et surtout à mon homme que je l'aime, ce couillon sur son île! En tous cas, si ce n'est pas intéressant à lire, ça aura au moins eu le mérite de me soulager de le dire... Je ne sais pas me dévoiler de vive voix. Je le fais par écris, c'est déjà ça!
PS: après relecture, on dirait un délire à la Amélie Nothomb! Je dois avoir besoin d'une thérapie, non? Ce n'est pas voulu, en tous cas, que ma mise au point perso tombe en même temps que celle de Gauthier...Mais c'est pas grave, si on croit à un coup monté ou si ça ne plaît pas aux Courageux Anonymes, m'en fous royal! On est pas là pour leur plaire... puis si leurs vies sont si passionnantes et épanouies que ça, pourquoi les remplissent-ils avec les nôtres, hein? ;)
samedi 14 juillet 2007
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
4 commentaires:
Je t'ai toujours dit que je ne comprenais pas pourquoi tu n'étais pas dépressif, pas que je l'attendrais ou que je l'encouragerais, mais que je le comprendrais!
Tu n'es pas un robot, loin de là, et si tu compte autant pour moi c'est qu'il y a bel et bien quelque chose de vivant en toi (même si des fois "ce quelque chose" me fait du mal avec ses vérités assassines!)
Et en effet je n'avais pas du tout compris, mais ça c'est mon côté blonde...
T'aime andouille... Et toi sur ton île tu as intérêt à rentrer et à prendre soin de mon Mister Big tout cassé, sinon ça va chauffer!
;)
Ps: oui on les emmerde les "anonymes courageux"!
Un petit tas de bises juste pour toi :-)
je te fais un gros bisou et j'adore lire ton blog, courage...
Pitin, vois la bande de potes semi dépressifs qu'on est...
;)
Je t'aime!
Enregistrer un commentaire